21

 

Sur la planète d’un soleil de la Voie Lactée, un homme appelé Neggen contemplait un appareil… un petit vaisseau de l’espace en forme de cigare.

Le navire était en contrebas, dans un vallon naturel, mi-jardin, mi-falaises de marbre. Celui-ci avait été poli et le jardin cultivé par l’homme, ce qui fournissait un cadre très décoratif à la petite nef.

« Ce vaisseau a reposé là pendant des millénaires, pensa l’homme avec regret, et nous n’avions pas compris ce que c’était. »

Et il y a peu de temps, un message était arrivé, d’un certain Gilbert Gosseyn, en provenance de la lointaine Terre. Il était mandaté par la Ligue galactique et spécifiait que l’on devrait trouver beaucoup de navires semblables à celui-ci, au moins un sur chacune des milliers et des milliers de planètes. Le message décrivait exactement ce qu’il était en train de regarder.

La photographie qui l’accompagnait montrait l’intérieur du navire, avec ses quatre nacelles. Deux étaient assez grandes pour contenir un adulte mâle. Les deux autres, légèrement plus petites, semblaient conçues pour une femme.

Ces détails étaient fournis par le message signé Gosseyn qui concluait : « Dites-nous si un vaisseau de ce type a été découvert sur votre planète, et où il est maintenant ! »

Alors il avait envoyé l’information demandée, et maintenant l’homme dont la photo accompagnait ce message était ici en personne ; il gravissait les marches de marbre pour rejoindre Neggen.

Ce qui gênait Gosseyn, tandis qu’il contemplait toutes ces photographies, c’était de se sentir si accablé. Et plus le temps passait, plus il se disait qu’il aurait dû avoir un but personnel.

Mais lequel ?

Bien sûr, un être humain avait toujours un but, dans n’importe quelle situation : survivre ! Cependant, en regard de la situation spécifique qui était la sienne, c’était là un objectif dépourvu de sens.

Ce qui le tracassait le plus, c’était la précision des connaissances que les Troogs affichaient. On ne savait comment, ils avaient appris qu’à l’origine l’humanité était venue de cette autre galaxie, il y avait peut-être un million d’années.

Et ils s’étaient servis de la Ligue et de son nom pour essayer de localiser l’un de ces vaisseaux à quatre passagers. Et lorsque la réponse de Neggen leur était parvenue, ils avaient utilisé leur propre méthode de similarisation à vingt décimales pour transporter Gilbert Gosseyn jusqu’à cet endroit où ni lui ni aucun autre Gosseyn n’étaient jamais venus. Ils l’avaient transféré d’un restaurant près de l’Institut de Sémantique générale, sur la Terre, à une vitesse de vingt décimales.

Et le fait qu’il soit arrivé habillé de pied en cap indiquait qu’ils avaient remarqué son transfert du veston de Gorrold et l’avaient copié avec une précision qui n’était pas seulement puisée dans le propre cerveau de Gosseyn. Car lui-même n’avait pas encore pris de photographie de son nouveau costume.

Lorsqu’il arriva au niveau de cet homme revêtu d’une toge à la romaine et qui se tenait en haut des marches, Gosseyn pensa : « Le seul objectif qui me reste en ce moment, c’est peut-être de remarquer combien ils sont habiles. »

Tous les détails pouvaient être riches d’enseignements.

Neggen dit… en français :

— Qu’espérez-vous gagner à découvrir des appareils comme celui-ci ?

En entendant cette langue familière, Gosseyn sentit un embryon de projet naître en lui. Pour plus tard. Ces Troogs devaient maintenant savoir comment ils avaient appris le français puisqu’ils avaient trouvé le moyen de le transmettre à quelqu’un d’autre.

Au cours d’une confrontation ultérieure, il pourrait peut-être découvrir comment cent soixante-dix-huit mille Dzans s’étaient automatiquement mis à parler français, le langage du Gosseyn endormi dans la capsule spatiale qu’ils venaient de trouver dans l’espace, après que leur vaisseau avait été mystérieusement arraché, à une vitesse de similarisation à vingt décimales, de leur propre galaxie, située à un million d’années-lumière.

« Dois-je partir ? Dois-je retourner chercher Enin ? Et foncer vers le navire de guerre dzan et la protection qu’il pourrait nous procurer ? »

— Qu’en penses-tu, Alter ?…

Cette question avait jailli spontanément ; simplement dans l’espoir d’obtenir un conseil. Ce qui l’alarma, ce fut l’absence de réponse ; pire encore, le fait de ne plus sentir l’esprit de l’autre Gosseyn… là-bas.

Il se demanda pourquoi les Troogs se donnaient la peine de séparer mentalement les deux Gosseyn. Si c’était, encore une fois, pour démontrer leurs capacités, ils en avaient déjà fait la preuve auparavant ; quoique… peut-être pas pendant aussi longtemps.

Il fut interrompu dans ses réflexions par un bruit de pas. Il se retourna, en même temps que Neggen. Et vit arriver une femme, vêtue aussi d’une toge. Sans doute était-elle sortie de ce long bâtiment bas que l’on apercevait à travers les épais taillis. Comme Neggen, elle semblait âgée d’une quarantaine d’années terrestres.

Elle s’arrêta à trois mètres environ, un peu plus haut qu’eux sur les marches, et dit à peu près :

— … N’ya dru hara tai, Neggen ?

Sa voix, interrogative, était chargée d’inquiétude.

L’homme écarquilla les yeux.

— Bon Dieu ! s’écria-t-il. Rubri, quel baragouin parles-tu là ?

Les ondes de choc émotionnel de cet échange atteignirent Gosseyn de plein fouet. Il lui fallut quelques instants pour reconnaître qu’il était responsable de ce qui venait d’arriver à ces gens.

S’adressant à Neggen, il demanda :

— C’est votre femme ?

L’homme hocha la tête, mais son visage avait toujours la même expression mécontente.

— Qu’est-ce qui lui prend ?

Gosseyn s’était remis de sa consternation. Il désigna du doigt les photographies et le message.

— Allons avec elle jusqu’à votre ordinateur, dit-il. S’il accepte le message que je dois transmettre avant que… euh… j’aie appris votre langage, alors il pourra traduire ce que dit votre femme. En réalité, s’empressa-t-il d’ajouter, tous les ordinateurs de transmission interstellaire peuvent traduire environ cent mille langues… m’a-t-on dit.

— M-mais-mais…

— C’est une longue histoire, dit Gosseyn, et je ne sais pas comment on pourra redresser la situation. Mais faites vite ! Avant qu’autre chose n’arrive !

S’il s’exprima avec une telle insistance, c’est qu’il éprouvait de nouveau cette sensation de tiraillement.

L’idée lui vint que peut-être les Troogs l’avaient transféré ici pour jeter, eux, un coup d’œil sur l’un des petits vaisseaux qui, il y a très, très longtemps, avaient amené deux hommes et deux femmes de leur galaxie à celle-ci.

À cette époque infiniment reculée, des centaines de milliers de véhicules minuscules avaient franchi de colossales distances dans l’espace intergalactique. Et, de toute évidence, ils avaient voulu en voir un…

 

C’est dans l’un des plus modestes lieux de l’univers, dans un restaurant, que Gosseyn se retrouva transporté.

Mais en fait, ce n’est qu’après être sorti, avec circonspection, du petit vestibule dans lequel il était arrivé, que Gosseyn vit qu’il était dans un restaurant de type terrestre, plutôt chic d’ailleurs.

Tandis qu’il embrassait du regard, si l’on peut dire, la silhouette élégante du maître d’hôtel, il se souvint qu’il avait emmené Enin et Dan Lyttle dans un restaurant. Dans quel but les Troogs avaient-ils répété cette situation ?

Ce souvenir continua à le hanter tandis que le maître d’hôtel s’avançait vers lui et lui disait en français :

— Par ici, monsieur Gosseyn. On vous attendait.

« Par ici » l’amena à la porte d’un cabinet particulier. Ce n’est qu’au moment où il franchissait le seuil qu’il aperçut une douzaine de personnes assises autour d’une longue table.

Dans cette pièce faiblement éclairée, une tête aux cheveux roux attira son attention, et le premier individu que reconnut Gosseyn fut – quelle surprise ! – Enro le Rouge, souverain de la planète Gorgzid et conquérant de l’immense empire dont cette planète était la capitale. Le président Blayney était assis à côté de lui. Puis venaient les Prescott, Eldred et Patricia Crang, Leej, Breemeg, le Draydart – en uniforme –, et trois autres hommes que Gosseyn mit plus de temps à reconnaître. C’étaient les trois savants qu’il avait surnommés Voix Un, Deux et Trois. C’étaient eux qui l’avaient sorti de la capsule spatiale.

Il y avait sûrement une raison au fait que c’étaient tous les individus avec lesquels il avait été en contact verbal à bord du navire de guerre dzan, plus le président Blayney, de la Terre…

Strala n’était pas là. Ni Enin, ni Dan Lyttle, ni – absence riche de sens – Gosseyn Deux.

Une pensée lui traversa l’esprit à la vitesse de l’éclair. Les étrangers n’étaient donc pas encore capables de venir à bout de deux Gosseyn à la fois…

Gosseyn Trois avait l’impression qu’avant son arrivée ces gens n’avaient échangé, à voix basse, que des propos de peu d’importance.

Ils devaient tous être fort surpris par ce qui venait de leur arriver. Quelle maîtrise technique il avait fallu pour les faire venir ici… Et le fait qu’ils soient vivants, qu’ils n’aient pas été exécutés sommairement, était aussi très significatif.

Gosseyn avait déjà remarqué, en bout de table, une chaise vide. Il ne fut donc pas étonné que le maître d’hôtel le conduise jusqu’à elle.

Durant la demi-minute qu’il lui fallut pour gagner sa place, ceux qui étaient déjà assis restèrent silencieux.

Gosseyn ne s’assit pas. Il attendit que le maître d’hôtel soit sorti, tout en regardant ses hôtes assemblés, et il vit qu’ils lui rendaient son regard comme s’ils espéraient quelque chose de lui.

Ils croyaient peut-être que Gosseyn allait expliquer leur présence en ce lieu et leur proposer un objectif immédiat.

Il eut un petit serrement de cœur. Car lui-même n’avait toujours pas de but précis.

Mais il savait qu’il avait besoin d’informations. Et puisque à cause des Troogs son temps était compté, il prit la parole… pour poser une question.

— Ce sont probablement les ennemis de l’autre galaxie qui nous ont transportés ici. Est-ce que quelqu’un a quelque chose à dire là-dessus ?

Enro leva la main et s’exprima… en français.

— Je crois qu’ils savent que s’ils me causaient préjudice, ma flotte détruirait leur unique vaisseau. (Il ajouta :) En ce moment même, l’amiral Paleol est en contact permanent avec moi.

Gosseyn se demanda si Enro avait remarqué un fait étrange. Depuis son arrivée à bord du navire de guerre dzan, il avait eu besoin de sa sœur pour traduire la langue de Gorgzid en français ; mais là, non seulement il avait compris la question de Gosseyn, mais encore il lui avait répondu en français.

Aussi sourit-il en lui posant cette question pertinente :

— En français ?

Un silence. Puis le grand empereur expliqua avec un sourire sardonique :

— La traduction est instantanée sur les lignes de communication interstellaire ; et les principaux langages de la Terre ont été intégrés aux mémoires lorsque ma chère sœur… (il s’arrêta et jeta un regard sur Patricia Crang)… est venue ici et… euh… s’est trouvé un mari.

La jeune femme haussa les sourcils mais ne dit rien. Quant à Gosseyn, il s’abstint de tout commentaire personnel. Toujours debout, il continua son rôle de président de séance.

— Vous nous avez donné l’assurance que vous, au moins, n’étiez pas en danger. Est-ce que quelqu’un d’autre va, également, nous tranquilliser ?

Eldred Crang leva la main.

— Ce que j’ai à dire ne va pas être réconfortant. Mais j’ai remarqué que vous aussi semblez croire que les Troogs sont le moteur principal de cette situation ?

Gosseyn hocha la tête.

— Je pense que les Troogs se sont servis de la connaissance qu’ils ont tirée de mon cerveau second pour vous transférer ici. Il semblerait donc… (il utilisa la formule restrictive préconisée par la Sémantique générale)… qu’ils aient un plan.

Il leur décrivit ce qui lui était arrivé depuis qu’il s’était brusquement retrouvé dans la capsule spatiale, à bord du vaisseau étranger.

— Peut-être aurais-je dû rester à cet interrogatoire, conclut-il, mais j’ai choisi de n’y pas participer.

Personne ne dit rien. Les visages se firent seulement plus graves.

Mais quelque chose dans l’attitude de Leej attira l’attention de Gosseyn. Son regard fuyait le sien. Il se dit qu’il était temps d’utiliser son don particulier.

— Leej, combien de temps avons-nous ?

— Environ quatre minutes, dit-elle, puis c’est le noir.

Quelques secondes après les paroles de la prédictrice, une autre porte que celle par laquelle Gosseyn était venu s’ouvrit, et trois serveurs entrèrent avec des carafes d’eau. Il leur fallut à peu près une minute pour la verser dans les verres. Lorsqu’ils sortirent, celui qui semblait les diriger se retourna :

— Voulez-vous que l’on serve le repas tout de suite ?

— Plus tard, dit Gosseyn.

Le président Blayney prit la parole pour la première fois et dit d’une voix ferme :

— Nous vous sonnerons.

Le garçon sortit et Gosseyn resta silencieux.

Tous ceux qui étaient autour de la table, y compris les deux chefs de gouvernement, Enro et Blayney, le regardaient, et Gosseyn ne put s’empêcher d’évoquer le spectacle qu’il devait leur présenter.

Lui, debout ! Vigoureux, le visage maigre et bronzé, assez grand – juste un mètre quatre-vingt-dix –, un homme déterminé, calme et compétent ; et tout ce qu’il faisait – la manière dont il se tenait, le moindre de ses mouvements – révélait la puissance de son cerveau second et rayonnait… La Sémantique générale.

Quant à son bronzage, il ne pouvait qu’émettre des hypothèses. Peut-être l’équipement de survie qui avait veillé à tous ses besoins comportait-il une source de radiations douces.

Durant ces quelques secondes où il prit conscience de l’image qu’il offrait aux autres, il se dit qu’il ne pouvait rien faire d’autre que de continuer son interrogatoire. Aussi se contenta-t-il de dire :

— Pas d’autres commentaires ?

Prescott, qui comme le président Blayney semblait avoir la quarantaine et était donc l’un des deux aînés de cette assemblée, demanda la parole.

— À votre avis, quel but poursuivent ces créatures ?

— Je crois qu’ils veulent retourner dans leur galaxie ; et je pense qu’ils m’étudient pour voir comment je pourrais éventuellement les aider à accomplir cet objectif.

Prescott fit un petit geste de la main pour désigner les autres personnes assises autour de la table.

— S’ils sont assez habiles, techniquement, pour nous amener ici, pourquoi ne peuvent-ils pas retourner tout seuls chez eux ?

Gosseyn expliqua qu’une connexion défectueuse avait endommagé des terminaisons nerveuses de son cerveau.

— Ils m’étudient soigneusement à cause de cela. Ce que je crains, c’est que lorsqu’ils seront prêts à partir, ils ne tuent tous ceux qu’ils pourront atteindre… c’est-à-dire nous. À moins de les convaincre que la flotte d’Enro ripostera avant qu’ils ne puissent s’enfuir.

Un long silence régna dans le cabinet particulier. Puis Gosseyn reprit :

— Nous avons besoin des réactions de tous. Aussi, je vais faire un tour de table et lorsque je vous nommerai ou vous désignerai du geste, faites-moi une observation ou une suggestion touchant notre situation.

Il y avait évidemment une personne en tête de liste et Gosseyn, après un petit gémissement intérieur en pensant à cette perte de temps, la nomma.

— Monsieur le président ?

Le chef élu de l’Amérique du Nord répondit :

— J’étais malheureusement seul dans mon bureau lorsque j’ai éprouvé une sensation bizarre. Et l’instant d’après, je me suis retrouvé, sans mes gardes, dans le vestibule de ce restaurant. Dès que j’eus pénétré plus avant, un maître d’hôtel, sans doute averti de mon arrivée, m’a dit : « Par ici, monsieur le président. »

« Je lui ai demandé de prévenir mes services de sécurité. Aussi une petite armée sera-t-elle là dans peu de temps. Si cela peut servir à quelque chose…

« Mes agents vont questionner le personnel du restaurant afin d’apprendre comment ils ont reçu l’ordre de préparer ce repas, conclut-il.

Gosseyn dit très poliment :

— Merci, monsieur le président.

Et puisque le moment se rapprochait où le délai de quatre minutes serait écoulé, son regard se reporta rapidement sur une autre personne.

— Patricia, dit-il.

La sœur d’Enro et l’épouse d’Eldred Crang parut momentanément déconcertée de s’entendre nommer. Mais après un silence, elle répondit :

— Vous pourriez me dire que j’ai été mêlée, dès le début, à toute cette histoire. Mais je suis obligée de reconnaître que l’arrivée des Troogs m’a déroutée.

Elle se laissa aller en arrière sur son siège et haussa les épaules.

Puisque Crang avait déjà parlé, Gosseyn fit signe à Mme Prescott qui était assise à côté de Patricia.

Elle soupira.

— J’ai déjà été pratiquement tuée une fois au cours de ce cauchemar, aussi je sais que la mort ressemble à un évanouissement, et je pense donc pouvoir la supporter s’il le faut, en espérant ne pas trop souffrir avant.

Elle prononça ces mots calmement, mais avec un accent lugubre qui ébranla Gosseyn. Il se reprit en toute hâte, et désigna le savant qui était assis de l’autre côté de Mme Prescott : Voix Trois.

— Je pense que vous ne devriez pas continuer à perdre votre temps ici, dit le savant dzan. Allez vous remettre sous la protection de l’écran d’énergie de notre navire de guerre et laissez l’autre Gosseyn nous délivrer. Je…

S’il prononça d’autres paroles, Gosseyn ne les entendit pas. Il sentit quelque chose le tirer intérieurement…

La fin du Non-A
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